L’expérience de l’expérimentation
Cycle de conférences sur les musiques expérimentales,
organisé par les Instants Chavirés, en partenariat avec l’IDEAT,
Institut d’Esthétique des Arts et Technologies (Université Paris 1 –
Panthéon-Sorbonne, CNRS UMR 8153) et le département Musique de
l’Université Paris 8. Cycle dirigé par Matthieu Saladin (chercheur
associé à l’IDEAT).
samedi 22 janvier 2011 aux Instants Chavirés
ÉCOUTER || 00 – matthieu saladin – “l’experience de l’experimentation”
MATTHIEU SALADIN, « L’expérience de l’expérimentation »
Résumé :
En guise d’introduction générale au cycle de conférences, il s’agira de
questionner l’expérience esthétique singulière qui se joue dans les
musiques expérimentales, à la fois du point de vue des musiciens et du
public. Quels processus de création engage le musicien dans ce type de
recherche ? Quelle est la place de l’auditeur et de l’écoute ? Quels
sont les statuts du concert et de la performance dans ces pratiques,
mais aussi de l’objet disque et plus largement de l’enregistrement,
compris comme autre médium apte à proposer le partage d’une expérience
musicale ? Cette introduction prendra la forme d’une réflexion
esthétique sur l’expérience musicale à l’œuvre dans ces musiques et
entend apporter des premiers éléments de discussion sur leurs processus
de création.
Bio :
Docteur en Esthétique et chercheur associé à l’IDEAT (Paris 1/CNRS),
Matthieu Saladin effectue ses recherches dans le champ des musiques
expérimentales. Il est également artiste et musicien. Sa pratique
s’inscrit dans une démarche conceptuelle.
Publications :
« Le bruit du “n’importe qui” », Le performantiel Noise (2010) ; « Les
formulations du silence dans les écrits de John Cage », Art Présence
(2010) ; « Points of resistance and criticism in free improvisation »,
Noise & Capitalism (2009).
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ÉCOUTER || 01 – jean-yves bosseur – “L’indétermination Cage et au-delà”
JEAN-YVES BOSSEUR : « L’indétermination : Cage et au-delà »
Résumé :
S’orienter vers le principe de l’indétermination nécessite de s’écarter
de la pensée bipolaire (avec les couples ordre/désordre,
fixité/ouverture) qui continue à imprégner une large part de la
réflexion sur l’œuvre ouverte en Europe. C’est dans la musique
américaine des années 1950, au sein de ce que l’on a appelé l’École de
New York (John Cage, Earle Brown, Morton Feldman, Christian Wolff) que
ce concept prend toute son importance, se démarquant fortement de la
manière dont les Européens envisageaient pour leur part la transgression
du caractère de fixité attaché à l’œuvre musicale traditionnelle. Pour
Cage, libérer la musique consiste, non seulement à la faire sortir du
ghetto de la forme fixe, mais implique surtout d’accepter le son comme
organisme autonome : composer ne réside, alors, pas tant dans le fait
de le domestiquer que d’ « imiter la nature dans sa façon d’opérer ».
C’est Cage qui est plus particulièrement à l’origine du qualificatif
d’« indétermination », impliquant que le compositeur ne cherche plus à
se garantir un contrôle absolu sur ce que produit l’interprète à partir
de la partition. De ce fait, le statut du compositeur change
radicalement. Plus que le créateur d’une œuvre, il devient le catalyseur
d’un processus capable d’engendrer de multiples formes de réalisation
qui lui échappent en grande partie. Encore convient-il de se demander,
un demi-siècle plus tard, quels retentissements auront connu de tels
principes, pour les générations ultérieures de compositeurs préoccupés,
plus largement, par la question de l’œuvre ouverte.
Bio :
Né en 1947 à Paris. Études de composition à la Rheinische Musikschule
de Cologne (Allemagne) avec K. Stockhausen et H. Pousseur, Doctorat
d’Etat (philosophie esthétique) à l’Université de Paris I. Directeur de
Recherche au CNRS et professeur de composition au Conservatoire de
Bordeaux.
Publications :
Révolutions musicales, avec Dominique Bosseur (Minerve) ; Le sonore et
le visuel (Dis-Voir) ; John Cage (Minerve) ; Musique et arts
plastiques : interactions au XXe siècle (Minerve) ; Morton Feldman
(L’Harmattan) ; Musiques contemporaines, perspectives analytiques, avec
Pierre Michel (Minerve).
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