Jeudi 5 février 09
Coordination, Yves Balmer
Cette journée rend hommage à l'un des pères de la musique « spectrale », près de dix ans après sa disparition – le 11 novembre 1998 – acteur éminent s'il en est de cette ouverture esthétique que tente d'interroger le Cycle La génération de l'Itinéraire. Franc-comtois, Gérard Grisey a fait ses études musicales en Allemagne, au réputé conservatoire de Trossingen, puis à Paris, où il rencontre Henri Dutilleux, Olivier Messiaen, Jean-Etienne Marie ; il subit l'influence musicale de György Ligeti et Karlheinz Stockhausen. Une tension héraclitéenne parcourt l'oeuvre sans cesse renouvelée de Gérard Grisey, musique-phénomène vivant où s'(in) harmonisent les contraires – dialogiques bruit / son, harmonicité / inharmonicité, degré de prévisibilité / imprévisibilité, consonance / dissonance, périodicité / apériodicité… Pensée du flux, directionnelle, processuelle, passant lentement d'un « état » à l'autre, qui lui est opposé, mais avec les plasticités qu'il faut, par exemple par l'utilisation de micro-intervalles. Musique vivante, « intérieure », incorporée même, dans la mesure où les modèles convoqués impliquent une plongée dans l'intimité du monde, qu'ils soient acoustiques, respiratoires, cardiaques… Lesquels nécessitent en retour le grossissement temporel de la simulation instrumentale. Grisey a perçu (et par feed-back, a construit) l'intelligence de son époque, où la complexité passe d'une définition de surface, telle la combinatoire sérielle, à une réalité concrète, un enchevêtrement de niveaux poético-perceptifs, réclamant une méthode d'analyse non positiviste : phénoménologique.
Cette journée rend hommage à l'un des pères de la musique « spectrale », près de dix ans après sa disparition – le 11 novembre 1998 – acteur éminent s'il en est de cette ouverture esthétique que tente d'interroger le Cycle La génération de l'Itinéraire. Franc-comtois, Gérard Grisey a fait ses études musicales en Allemagne, au réputé conservatoire de Trossingen, puis à Paris, où il rencontre Henri Dutilleux, Olivier Messiaen, Jean-Etienne Marie ; il subit l'influence musicale de György Ligeti et Karlheinz Stockhausen. Une tension héraclitéenne parcourt l'oeuvre sans cesse renouvelée de Gérard Grisey, musique-phénomène vivant où s'(in) harmonisent les contraires – dialogiques bruit / son, harmonicité / inharmonicité, degré de prévisibilité / imprévisibilité, consonance / dissonance, périodicité / apériodicité… Pensée du flux, directionnelle, processuelle, passant lentement d'un « état » à l'autre, qui lui est opposé, mais avec les plasticités qu'il faut, par exemple par l'utilisation de micro-intervalles. Musique vivante, « intérieure », incorporée même, dans la mesure où les modèles convoqués impliquent une plongée dans l'intimité du monde, qu'ils soient acoustiques, respiratoires, cardiaques… Lesquels nécessitent en retour le grossissement temporel de la simulation instrumentale. Grisey a perçu (et par feed-back, a construit) l'intelligence de son époque, où la complexité passe d'une définition de surface, telle la combinatoire sérielle, à une réalité concrète, un enchevêtrement de niveaux poético-perceptifs, réclamant une méthode d'analyse non positiviste : phénoménologique.
Nicolas Darbon
Accueil et ouverture par Laure Marcel-Berlioz, Jacqueline Muller, Nicolas Darbon
4:17 minutes (3.93 Mo)Laure Marcel-Berlioz, directrice du Cdmc
Jacqueline Muller, présidente de L'Itinéraire
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