L'Heure bleue par Laure Adler, 16 septembre 2019
François Noudelmann
Penser avec les oreilles
Max Milo
Voix libres
2019
Présentation de l'éditeur
La pensée fait du bruit, non seulement lorsqu'elle parle, mais aussi
dans ses textes. La voix, le ton, l'accent, l'intensité, le volume font
partie des idées. Une pensée doit s'écouter, déclarait Nietzsche qui se
vantait d'avoir les oreilles les plus petites mais les meilleures de la
philosophie. L'attention récente portée aux voix de philosophes, grâce
aux enregistrements audio-visuels de penseurs tels que Arendt, Sartre,
Beauvoir, Deleuze, Lacan, Foucault, Barthes, Kristeva... a influencé
la façon de les lire et de les comprendre. A l'oral, mais aussi à
l'écrit, des souffles, des vitesses, des rythmes particuliers inspirent
le développement de leur pensée. Parfois ce sont des accents régionaux
qu'un philosophe exprime, comme le bourguignon Bachelard, ou qu'il veut
réprimer, comme Derrida, honteux de son accent juif algérien, ou encore
le béarnais Bourdieu... Ausculter les textes, c'est écouter aussi les
silences, les sons inarticulés - hurlements ou murmures - qui se logent
dans la pensée : Deleuze entendait des cris dans les concepts de
Spinoza.
Et si nous écoutions les oeuvres philosophiques comme des paysages sonores ? Les sound studies se sont développées en Amérique du Nord depuis une dizaine d'années et enrichissent peu à peu l'histoire, la littérature, la sociologie, l'écologie. Cet essai propose d'en montrer la puissance pour une toute nouvelle approche de la philosophie : il observe les dispositifs acoustiques de la parole et de l'écriture philosophiques, dès l'Antiquité, lorsque Pythagore se cachait derrière un rideau pour enseigner à ses disciples, jusqu'aux théoriciens de l'écologie sonore qui montrent les enjeux politiques du son.
Apprendre à lire avec les oreilles, tel est le programme d'une nouvelle écoute qui découvre les significations inouïes de la philosophie. Et si nous enlevions les bouchons de nos oreilles pour entendre enfin le son des idées ? La pensée fait du bruit, nous l'avons oublié : de grands vacarmes ou de légers bruissements. La voix des philosophes, leurs accents, font partie de leur pensée. Même dans leurs écrits nous entendons des cris et murmures.
Depuis les dispositifs acoustiques de l'Antiquité jusqu'à l'utilisation du microphone aujourd'hui, François Noudelmann pose son stéthoscope sur la philosophie. Il étudie les milieux sonores les plus favorables à la réflexion et propose une écologie sonore de la pensée.
Et si nous écoutions les oeuvres philosophiques comme des paysages sonores ? Les sound studies se sont développées en Amérique du Nord depuis une dizaine d'années et enrichissent peu à peu l'histoire, la littérature, la sociologie, l'écologie. Cet essai propose d'en montrer la puissance pour une toute nouvelle approche de la philosophie : il observe les dispositifs acoustiques de la parole et de l'écriture philosophiques, dès l'Antiquité, lorsque Pythagore se cachait derrière un rideau pour enseigner à ses disciples, jusqu'aux théoriciens de l'écologie sonore qui montrent les enjeux politiques du son.
Apprendre à lire avec les oreilles, tel est le programme d'une nouvelle écoute qui découvre les significations inouïes de la philosophie. Et si nous enlevions les bouchons de nos oreilles pour entendre enfin le son des idées ? La pensée fait du bruit, nous l'avons oublié : de grands vacarmes ou de légers bruissements. La voix des philosophes, leurs accents, font partie de leur pensée. Même dans leurs écrits nous entendons des cris et murmures.
Depuis les dispositifs acoustiques de l'Antiquité jusqu'à l'utilisation du microphone aujourd'hui, François Noudelmann pose son stéthoscope sur la philosophie. Il étudie les milieux sonores les plus favorables à la réflexion et propose une écologie sonore de la pensée.
François Noudelmann a écrit de nombreux essais sur la littérature et la
philosophie, traduits en une dizaine de langues, parmi lesquels Le Génie
du mensonge (Max Milo, 2015), Les Airs de famille, une philosophie des
affinités (Gallimard 2012), Le Toucher des philosophes. Sartre,
Nietzsche et Barthes au piano (Gallimard, 2008), Pour en finir avec la
généalogie (Léo Scheer, 2004). Il a dirigé le Collège international de
philosophie et fut producteur à France-Culture pendant onze ans.
Il est aujourd'hui professeur à l'université de Paris 8 et membre de l'Institut Universitaire de France. Il enseigne régulièrement à New York University où il développe ses recherches sur les paysages sonores de la littérature et de la philosophie (Soundings and Soundscapes, Edinburgh University Press, 2018).
Il est aujourd'hui professeur à l'université de Paris 8 et membre de l'Institut Universitaire de France. Il enseigne régulièrement à New York University où il développe ses recherches sur les paysages sonores de la littérature et de la philosophie (Soundings and Soundscapes, Edinburgh University Press, 2018).
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