L’Incantation du patriarche Pu’an
普庵祖師神咒
Les avatars du syllabaire sanskrit dans la musique chinoise
PEETERS
2012
Présentation de l'éditeur
«L'Incantation de Pu'an» compte parmi les rares pièces de musique à
faire partie aujourd'hui de répertoires aussi différents que ceux des
moines, des paysans, de ménétriers, des lettrés, des notables, des
professionnels des conservatoires et du concert. Elle trouve sa source
dans une incantation bouddhique dont la plus ancienne version connue,
malgré son attribution à Pu'an, maître de méditation du XIIe siècle,
figure, paroles et musique, dans un recueil pour cithare de 1592, avant
même sa publication dans un livre bouddhique en 1600. Elle s'est
transmise inchangée dans les temples, avec peu de transformations dans
les répertoires paraliturgiques, alors que les versions actuelles pour
cithare, sans paroles, sont devenues totalement méconnaissables, malgré
une transmission notée sans interruption. Elle a été intégrée en tant
que musique instrumentale aux répertoires des suites jouées à la cour
impériale des Qing et se retrouve dans tous les recueils majeurs
marquant l'émergence au XIXe siècle d'un répertoire pour cordes, base du
répertoire des professionnels contemporains. Après ce long détour,
elle a été réintégrée dans le répertoire pseudo-bouddhique des
ensembles des maisons de thé de la région de Shanghai.
Son texte, qui n'apparaît que dans un contexte liturgique ou
paraliturgique, consiste en une série d'invocations suivies d'un envoi
dédié à Pu'an encadrant une sorte de formule magique dérivée, par un
long chemin, du syllabaire sanskrit sous sa forme siddham.
Cette étude inédite combine approche du bouddhisme chinois, en
particulier l'adaption de la notion indienne de son sacré, et
ethnomusicologie; elle met en valeur les relations entre genres réputés
séparés (campagne et ville, temples, cour et théâtre) en les examinant
dans la perspective d'une anthropologie religieuse.
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